D'accord ! Voici le texte :
Je posa le premier pied sur le bord du plot. Aujourd'hui, c'était le jour J, Ma journée. Je rangea une mèche de cheveux sous mon bonnet, remit bien ma bretelle roulée de maillot de bain. Tout cela était important. Je ne voulait pas que le plus grand moment de ma vie se transforme en la plus grande honte de ma vie. Ce serait comme renverser le dernier gâteau au chocolat qu'on mangerait de notre vie : un gâchis total. Cette compétition était ma seule chance de prouver que je méritait ma place dans mon groupe.
-T'inquiète pas ma chérie, tout va bien se passer.
C'était mon tuteur. Je n'ai pas de parents : seulement le père de mon meilleur ami. Et mon meilleur ami. Il était assis avec mon entraîneur sur les gradins. Je voyait flou mais je le reconnaissais : qui ne reconnais pas son meilleur pote, presque son frère, quand celui-ci a un pull, un pantalon et des cheveux orange ?
Mon feu de circulation préféré me rendit mon signe. Je sourit, mais la nervosité tordait mon ventre. Si je ratais, si je n'était pas première à cette course, alors je ne le serait plus jamais.
Pour la première fois, la surface de l'eau, lisse et transparente, me fit peur. Je voyait le fond, si loin de moi, et j'en eu le vertige. Je recula instantanément mon pied. Je me mit a trembloter.
Mon coach-tuteur-père de mon meilleur ami s'en aperçut et me dit :
-Tu a peur. C'est normal, tous les sportifs ont peur. c'est ce qui te pousse à réussir.
-Je n'ai pas peur, rétorqua-je sèchement. Je suis un peu nerveuse, c'est tout.
En réalité, j'était morte de terreur face au fond du bassin. Je faillit sauter dans l'eau alors que le départ n'était même pas donné. Combien de mètres devais-je faire ? cinquante ? Cent ? Et quelle nage devait-je nager, le crawl, la brasse, nage libre ? Ce que j'avais en tête très précisément il y a un instant filait comme si mon cerveau était percé de petits trous. Les petits trous du trac.
-Je dois nager quoi déjà ? demandai-je à mon ange gardien.
-Cinquante mètres en crawl.
"Cinquante mètres en crawl, Cinquante mètres en crawl, Cinquante mètres en crawl, Cinquante mètres en crawl" Je me répétais ces quatre mots pour échapper aux torsions de mon estomac. Je me le répétais en me mettant en position de plongeon. En accrochant mes dix orteils au rebord du plongeoir. J'était tellement concentrée dessus que je connaisait le nombre de lettres que contenait cette petite phrase nominale, ainsi que tous les diviseurs de 50.
Au coup de sifflet, toute l'énergie accumulée par mes muscles et toute ma volonté se libéra, et mon corps se détendit. En entrant dans l'eau, toute ma trouille s'évacua.
J'avais donné toute mon énergie. J'était la première.
-Finallement, ce n'était pas si terrible ?
Ma citrouille de copain me serra dans ses bras. Il avait presque autant stressé que moi pour cette compétition.
-Je ne vois vraiment pas pourquoi tu te faisait autant de sang d'encre pour ça.
Je lui tira la langue, mais il avait raison. Ca n'avait pas été si horrible.
NO STRESS
(la dernière phrase n'était pas comprise dans le texte)