Ink of Cats Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 17/04/2009
Avertissements Avertissements: (0/0) Explication: | Sujet: De l'emploi de la poésie. Sam 25 Avr - 14:48 | |
| L'art de la poésie. Tuto fait et posté par Champi. Bonsoir les petits jeunes =). Rien que pour vous, un petit tutoriel sur l’art de la poésie. Parce que j’en ai vu un certain nombre qui sortaient un tas de rimes et affirmaient que c’est poétique x3.
La rime.
1. Disposition.
Rimes plates/suivies : AABB (chanté/été/dépourvue/venue) Rimes croisées : ABAB (pensées/bruit/croisées/nuit) Rimes embrassées : ABBA (chandelle/filant/s'émerveillant/belle)
2. Richesse des rimes.
Rime pauvre = 1 son commun (dernière voyelle tonique seule). Ex. : aussi / lit = masculine pauvre - vie / remplie = féminine pauvre.
Rime suffisante = 2 sons communs (la dernière voyelle tonique une consonne prononcée derrière ou devant ou une autre voyelle devant). Ex. animal/chacal - horizon/maison - nuées/huées ...
Rime riche = 3 sons communs (rime suffisante un autre son devant). Ex. cancre/ancre - prêteuse/emprunteuse …
Reprises de sonorités.
L'assonance : reprise du même son vocalique. Ex. le son [an] : « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant » (Verlaine).
L'allitération : reprise d'un son consonantique. Ex. le son «r» : « Tandis que les crachats rouges de la mitraille » (Rimbaud).
L'harmonie imitative : ssociation soulignée du son et du sens. Ex. le son «s» : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes... » (Racine).
Différents styles poétiques.
Le lyrisme : expression des sentiments personnels. Chant de l'âme où le poète privilégie le "je", et s'exprime clairement.
La ballade : Trois strophes et demie, le dernier vers étant un refrain.
Le rondeau : 15 vers courts sur 2 rimes, avec un effet de refrain.
Le sonnet : Deux quatrains aux rimes embrassées (ABBA) et 2 tercets sur 2 ou 3 rimes à disposition variable (CCD I EDE ou CCD I EED) avec opposition des quatrains et des tercets et la mise en valeur du dernier vers appelé la chute du sonnet.
Le pantoum : Le principe est la reprise décalée des vers d'une strophe sur l'autre (les vers 1 et 3 deviennent les vers 2 et 4 et ainsi de suite).
La strophe, du moins les plus utilisés.
1- Le monostiche (1 vers) Pas de schéma de rime pour le monostiche, bien sûr, car ne contentant qu’un seul vers !
Et l’unique cordeau des trompettes marines Guillaume Apollinaire
2- Le distique (2 vers) C’est le seul cas où l’on peut tolérer des rimes plates. En général, en poésie classique, on évite ce type de rime trop banal, auquel on préfère les rimes croisées ou embrassées.
Quels que soient les excès, ils ne mènent à rien Puisque, même le mieux, est l'ennemi du bien ! Jean-Jacques Bloch
3- Le tercet (3 vers) La strophe de trois vers, ou tercet, constitue une véritable strophe lorsque les trois rimes sont identiques ; ces sortes de rimes se nomment « ternaires ». Le schéma de rime peut être de la forme A/B/A ou A/B/B ou encore A/A/B. Seul, le tercet préfère la forme croisée A/B/A.
J'ai vécu, je suis mort. Les yeux ouverts je coule (A) Dans l'incommensurable abîme, sans rien voir, (B) Lent comme une agonie et lourd comme une foule (A) Leconte de Lisle
4- Le quatrain (4 vers) Les rimes des strophes de quatre vers sont généralement croisées (ABAB), ou embrassées (ABBA), parfois plates (AABB). Dans le cas de rimes embrassées, si la première strophe se compose de deux vers masculins embrassant deux vers féminins, la seconde doit commencer par un vers féminin. D'une façon générale et quel que soit le nombre de vers de la strophe, on doit observer la règle de l'alternance des rimes d'une strophe à l'autre : si la première finit par un vers masculin, la seconde commencera par un vers féminin et vice versa ; les quatrains des sonnets mis à part, bien entendu (car ABBA, puis ABBA à nouveau). La forme embrassée lui donne plus d'unité :
En ce joli dimanche où le soleil domine, (A) Une fleur souriante à l'aube se distrait, (B) Exhibant sa splendeur jusqu'en son moindre trait (B) Par les atouts divins que sa grâce effémine. (A) Philippe Jeannet
5- Le quintil (5 vers) Le quintil se nomme également cinquain ou chinquain. Il comporte le plus souvent trois rimes masculines et deux féminines ou inversement, entremêlées. Il peut aussi s'obtenir par un artifice assez fréquent dans la poésie moderne et qui consiste à répéter le premier vers ou la rime du premier vers de la strophe.
As-tu conçu jadis l'humain à ton image ? (A) Correspond-il encore à l'œuvre de l'amour ? (B) Il croit tout maîtriser, ce n'est pas sans dommage ! (A) Détruisant son espace et ce qui vit autour. (B) L'Homme a pris ton crayon et compose à son tour ! (B) Philippe Jeannet
Différents types de vers réguliers, les plus utilisés.
La poésie française privilégie les vers pairs, c'est-à-dire ayant un nombre pair de syllabes.
L'alexandrin (12 syllabes) qui doit son nom à sa première apparition dans Le Roman d'Alexandre, poème narratif anonyme du XIIe siècle. C'est le mètre le plus utilisé dans la langue française, dans tous les types d'expression poétique comme les textes du théâtre classique. L'usage traditionnel impose une coupe centrale (la césure) qui divise le vers en deux hémistiches (6/6). « Dans la nuit éternelle / emportés sans retour » (Lamartine) « Je tisserai le ciel / avec le vers français » (Aragon).
Le décasyllabe (10 syllabes) dont l'emploi est dominant au Moyen Age mais plus rare ensuite comporte une coupe traditionnelle 4/6 qui définit des sous-parties paires. « Frères humains/ qui après nous vivez » (Villon) Mais on rencontre aussi la structure 5/5 avec une effet de balancement. « Nous aurons des lits / pleins d'odeurs légères » (Baudelaire).
L'octosyllabe (8 syllabes) sans coupe régulière se caractérise par la légèreté. Ex. : « Autant en emporte le vent ! » (Villon). Il est assez souvent employé en association avec d'autres mètres plus longs ou plus courts « Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ? » (Verlaine)
L'hexamètre ou hexasyllabe (6 syllabes) qui se rencontre seul mais qui est souvent utilisé en association avec l'alexandrin pour rompre la monotonie et la majesté. « Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ». (Verlaine)
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L Nombre de messages : 2845 Age : 29 Localisation : quelque part entre le Japon et les Etats-Unis Emploi/loisirs : Je n'existe pas pour écrire, j'écris pour exister Humeur : Enfoncée jusqu'au cou dans ses maths Date d'inscription : 16/07/2008
Avertissements Avertissements: (0/0) Explication: | Sujet: Re: De l'emploi de la poésie. Dim 3 Mai - 13:28 | |
| Complément d'information pour la rime :
Les rimes sont dites féminines quand le mot se termine par un "e" :
ronde-blondes ; étendues-rue
Les autres rimes sont dites masculines :
amour-toujours |
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Père Castor
Fondateur Papa Castor Crayonivore UN CRAYON! À table les enfants ! Nombre de messages : 5527 Age : 29 Localisation : J'aimerais être là-bas ~ Date d'inscription : 18/03/2008
Avertissements Avertissements: (0/0) Explication: | Sujet: Re: De l'emploi de la poésie. Dim 3 Mai - 13:48 | |
| Merci pour ce tutoriel très complet !
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| Sujet: Re: De l'emploi de la poésie. | |
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